Logo

Courir contre la dépression

Mars 2016


Et si l'activité physique pouvait aider à soigner la dépression ? Selon la pyramide de Maslow, l'humain doit répondre à cinq besoins principaux pour assurer sa survie : besoins physiologiques (respirer, boire, manger, dormir...), besoins de sécurité (physique et psychologique), besoins d'appartenance et d'affection, besoins d'estime (reconnaissance sociale, confiance et respect de soi) et, tout en haut de l'échelle, se perchent les besoins d'accomplissement de soi.

Il y a 70 ans, l'éminent psychologue américain esquivait le besoin de bouger. Et pourtant, les nouvelles tendances sociétales et médicales sont à la promotion de l'exercice. Bien sûr, l'activité physique demande un effort. Il faut accepter de libérer du temps et de transpirer un peu. Mais ses bénéfices n'ont pas d'égal.

En plus d'améliorer l'état des os et la santé fonctionnelle, l'activité physique réduit les risques d'hypertension artérielle, d'accident vasculaire cérébral, de diabète, de cancer du côlon et de cancer du sein. En plus, elle agit sur l'anxiété, la qualité du sommeil et la confiance en soi. Les effets négatifs de la sédentarité sur la santé mentale sont également importants. Au point que certains médecins utilisent l'activité physique pour aider les patients à sortir de leur état dépressif.

C'est notamment le cas à l'Hôpital de Cery, département de psychiatrie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Sabrina Bardy, psychologue associée au service de psychiatrie générale du CHUV et psychothérapeute en orientation comportementale et cognitive, explique : "Il y a une salle de gym à disposition. Des cours de taï-chi sont notamment proposés. Ils sont très appréciés par les patients. Cette activité permet des mouvements doux et une activation lente. En plus, les physiothérapeute ont régulièrement recours à l'activité physique pour accompagner les patients. Les personnes traitées en ambulatoire ont la possibilité de faire des sports en équipe avec ballon. Ces activités permettent également de développer des contacts sociaux."

La socialisation est une étape fondamentale vers la guérison et le retour à la vie normale. Les relations sociales agissent directement sur l'estime de soi et le bien-être. La spécialiste insiste sur l'importance de l'accompagnement et de l'encadrement par des professionnels : il faut absolument que l'activité soit adaptée pour éviter un sentiment d'échec. La notion de plaisir est primordiale, car les personnes en état dépressif ont souvent une perte d'intérêt. S'ils prennent du plaisir, c'est positif. Nous travaillons beaucoup sur les intensités et les objectifs individuels.

Les activités physiques en plein air sont souvent épanouissantes pour les personnes dans des états dépressifs. Elles permettent de bouger tout en s'aérant. Mais alors, bouger peut-il aider à soigner la dépression et les troubles anxieux ? Le Réseau suisse santé et activité physique estime que "presque une dépression légère sur deux pourrait être évitée par la pratique régulière d'une activité physique."

Une tendance que Sabrina Bardy confirme : "Pour les individus en bonne santé, elle est bénéfique pour prévenir les états dépressifs, augmenter l'estime de soi et améliorer la gestion du stress. Alors que chez les individus souffrant de troubles dépressifs, l'activité physique peut s'avérer être un traitement efficace pour soigner la dépression, si elle est utilisée en complément d'un traitement médicamenteux et d'un suivi psychologique ou psychiatrique."

Aujourd'hui, encore peu d'études ont été entreprises. "Ce qui manque surtout, c'est des recherches qui procèdent à un suivi à long terme et qui prennent en compte l'évolution de l'état du patient après le traitement", précise Sabrina Bardy. Cela permettrait de définir plus précisément les effets.

L'Hôpital de Cery s'engage : "Nous sommes en train de développer un module qui permettra de mettre en contact les patients avec des professionnels du sport pour qu'ils puissent pratiquer à l'extérieur de l'hôpital. Le but est d'instaurer une sorte de relais après l'hospitalisation et de leur permettre de s'adonner à une activité physique de manière autonome, dans leur vie quotidienne."

Depuis plusieurs années, nous assistons à cette tendance qui consiste à prendre soin de son corps. L'utilisation de l'activité physique dans le traitement de la dépression ne fait que refléter ce mouvement sociétal. Finalement, la vieille maxime "un esprit sain, dans un corps sain" n'aura jamais été autant à la mode.

D'après l'article de Joëlle Ducraux paru dans "La Gruyère" du 12 mars 2016.


Bouger en s'aérant est bénéfique pour le corps et l'esprit.

“ Cours Forrest Cours ! ”

Swiss Run Training est une plateforme de coaching dédiée à la course à pied et basée en Suisse romande. Nous vous aidons à déterminer un objectif clair puis nous élaborons un programme répondant à vos besoins. Nous analysons vos progrès, adaptons votre programme en conséquence et nous vous donnons de nombreux conseils d'amélioration. Vos progrès commencent ici !